L’entretien des rivières

Les objectifs majeurs de l’entretien de la ripisylve sont:

• restaurer le libre écoulement des eaux. En effet, certains embâcles sont de véritables obstacles à la continuité écologique et constituent un frein au bon écoulement des eaux favorisant ainsi l’augmentation de la lame d’eau et l’aggravation des crues naturelles de la rivière,
• diversifier les habitats en rajeunissant et en diversifiant la ripisylve. De plus, la réalisation de plantations sur les secteurs dénudés limitera l’érosion des berges et le réchauffement des eaux et favorisera l’amélioration des écosystèmes par interventions localisées sur la morphologie du cours d’eau.

Le Code de l’Environnement (article L. 215-2) énonce que le lit des cours d’eau non domaniaux appartient aux propriétaires des deux rives. Le propriétaire riverain est tenu à l’entretien du lit et des berges. Exceptée la Marne, les cours d’eau du syndicat sont des cours d’eau non domaniaux dont l’entretien incombe aux propriétaires riverains.

Dans le cadre d’une D.I.G. (Déclaration d’Intérêt Général), le SMMRPM peut se substituer aux obligations du propriétaire riverain, soit pour un entretien ponctuel et localisé lié à un danger imminent, soit pour des travaux qui ont un intérêt pour le milieu aquatique. Toutefois, cette DIG ne soustrait pas les propriétaires de leur devoir d’entretien.

Les interventions d’entretien visent un entretien de la végétation, associé ponctuellement à un nettoyage du lit, le tout ayant comme objectif une maîtrise de la végétation et un meilleur écoulement des eaux en préservant le potentiel biologique et paysager. Ils peuvent être détaillés ainsi:

• des opérations sélectives sur la végétation afin d’obtenir une diversité des essences et des âges du boisement présent: débroussaillage, abattage d’arbres risquant de basculer dans le cours d’eau mais non systématique , élagage et recépage des jeunes pousses et des anciennes souches (coupe pour favoriser les arbres en forme de buisson qui ralentissent les écoulements), entretien des vieux saules têtards en place qui servent d’abris à de nombreuses espèces ;

• des replantations ponctuelles d’espèces typiques de la ripisylve au niveau de secteurs dépourvus de végétation afin de lutter contre les érosions et diversifier les boisements.

• une prise en compte des espèces invasives des bords de cours d’eau lors des interventions (Renouée du Japon, Ailante, Buddleia, …)

• une gestion du lit et des berges avec:
  • l’enlèvement sélectif des embâcles induisant des contraintes physiques (libre écoulement des eaux, déstabilisation et/ou érosion des berges, colmatage du lit) et des perturbations biologiques (migration piscicole) ainsi que les embâcles d’origine artificielle. Les petits embâcles seront laissés en place afin de servir d’abris ou de contre-courants,
  • l’enlèvement et évacuation des déchets pour lutter contre les pollutions,
  • une gestion des atterrissements (dépôts de sédiments).

• une préservation de la végétation hygrophile (iris, roseaux, massettes …) installée en pied de berge et servant de refuge à de nombreuses espèces (poules d’eau …) tout en conservant un chenal d’écoulement des basses eaux.